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suite exposition Jules Verne

2009



- Comment créer la musique de l’instrument à s’écouter, VOLUBILIS, d’Elodie Barthélémy ?

Faire la différence entre entendre et écouter permet en discernant écoute globale, sociale, personnelle ou professionnelle, de construire une cartographie sonore et d’épaissir l’espace tant extérieur qu’intérieur. J’ai conçu alors une musique à base de bruits qui disposés dans l’espace, travaille celui-ci en profondeur telle une masse vibratoire. De cette spatialisation naît un paysage sonore et onirique. Dans ce paysage sonore, on entend une musique lointaine se dégager car les ambiances sonores émises par chaque pavillon se conjuguent ensemble et créent une mélodie résiduelle qui plane au dessus de la sculpture, tel un ange. On peut écouter d’autre part, chaque pavillon séparément et entendre tout autre chose, comme une multitude de bruits différents, de bruissement, de chants intérieurs, de présence d’être invisible.

- De sa position, de son attitude proche ou lointaine, la masse sonore se dévoile ou se masque. Les bruits sont au premier plan, ce sont ceux que nous entendons lorsque l’on prend le temps d’écouter, d’être présent au monde, attentif, concentré, centré sur ses sens. C’est un voyage intérieur que l’on découvre, sons corporels, intimes, le souffle si important. Le souffle, dit-on, est cette même énergie qui anime le corps humain et parcours le cosmos. On s’entend, respiration rythmée, battement du coeur, pouls, puis brusquement un gargouillis, un bruit de bouche, un frottement. Peu à peu on écoute tout alentour le monde qui bruisse. Le bruit de sa chaise, le frottement d’un tissu. L’écoute s’approfondit. Le bruit de fond omniprésent apporte des histoires lointaines messagères d’un ailleurs improbable. Le monde urbain toujours présent, respire lui aussi. J’ai employé, entre mille autres, des enregistrements captés la nuit vers trois heures, sur les boulevards extérieurs de Paris. Les feux rouges rythment les flux comme des vagues inexorables.

- Il y a-t-il l’océan tout proche qui respire de ces vagues incessantes ? Pleut il ? Fait-il nuit ou jour ? Est-ce le vent ou l’orage ? Les sensations auditives libèrent l’imaginaire, appellent les réminiscences, les rêves, ouvrent sur un monde plus global.